J’suis en retard j’ai trop tardé dans la baignoire
À regarder mon reflet couler dans le miroir
Des gouttes salées glissant sur mes joues fatiguées
C’est bien assez pour me captiver toute la journée
Je traîne j’avance en rigolant me rappelant
Toutes les conn’ries qu’j’ai bien pu dire le soir d’avant
Autour d’la table j’n’étais pas l’seul à délirer
Mieux vaut en rire que d’en pleurer
J’ai raté mon train encore une fois Demain matin j’s’rai avec toi
J’ai raté mon train encore une fois De loin en loin tu m’oublieras
J’aurais envie d’partir d’ici d’changer mon lit
En un avion qui parcourt la Terre sans raison
Puis d’survoler toutes les maisons d’mes compagnons
Pour une seconde leur dire salut j’suis revenu
Je traîne j’avance en rigolant me rappelant
Toutes les conn’ries qu’j’ai bien pu dire en te voyant
L’amour la Terre c’est bien qu’trop grand pour des enfants
Mieux vaut jouer aux innocents
J’ai raté mon train encore une fois Demain matin j’s’rai avec toi
J’ai raté mon train encore une fois De loin en loin tu m’oublieras
J’arrive toujours un peu trop tard
Bonjour voilà et au revoir
Et quand le soir tu viens me voir
C’est pour me parler d’mon départ
Je traîne j’avance en rigolant me rappelant
Toutes les conn’ries qu’j’ai bien pu dire en te voyant
L’amour la Terre c’est bien qu’trop grand pour des amants
Mieux vaut faire semblant qu’on s’comprend
Suis-moi Au sud de toi
Suis-moi Au sud de toi
Suis-moi là où le soleil brillera sur toi
Suis-moi jusqu’à la lumière de Granada
Suis-moi Je rêve de toi
Suis-moi Je rêve de toi
On a juste un mois Je pense à toi
On part ensemble
On a juste un mois Je pense à toi
Mais pourquoi pas mourir ensemble
Crois-moi Je suis à toi
Crois-moi Je suis à toi
Crois-moi jusqu’à l’horizon de Valencia
Crois-moi jusqu’à l’horizon de toi et moi
Crois-moi jusqu’à l’horizon de Valencia
Crois-moi jusqu’à l’horizon de toi et moi
On a juste un mois Je pense à toi
On part ensemble
On a juste un mois Je pense à toi
Mais pourquoi pas mourir ensemble
La vie est courte l’amour en tremble
Mais pourquoi pas mourir ensemble
Journée de larmes entre tes bras
J’ai eu la chance d’être avec toi
Clopin-clopant comme le pic bois
J’ai eu ton cœur sur un plateau
Partant de rien tu m’as construit
Un paysage en champs de riz
Un delta-plane en bandoulière
Et la mer sous mon escalier
J’avais des miettes tu m’as donné
Un beau gâteau en chocolat
J’aimais pas ça le chocolat
Tu m’as donné ton cœur brisé
Et je te mange le corps
Et je te mange le corps
Et je te mange le corps
Et je te mange le corps
Journée pluvieuse entre tes seins
J’ai regardé la voie lactée
Verser sa mousse sur nos dessins
Et mettre à mort notre parade
J’ai bu ton lait j’ai bu ta bouche
J’ai bu ton cœur tout haletant
Je suis parti sur un coup de vent
Et j’t’ai rapporté le printemps
Et je te mange le corps
Et je te mange le corps
Et je te mange le corps
Et je te mange le corps
Douce écolière aux yeux de cendre
Tu me rappelles ma vie d’avant
Celle où du ciel tombait le miel
T’es ma reine mon abeille blanche
Tu me rappelles des choses étranges
Douce écolière douce amertume
Tu me rappelles ma meilleure vie
Celle où ma mère criait de joie
Et je te mange le corps
Et je te mange le corps
Et je te mange le corps
Et je te mange le corps
Et je te mange le corps
T’as mis ma main devant tes yeux
Tu dis qu’tu pleures, mais tu carillonnes
T’as mis tes pleurs dans tes cheveux
Tu dis qu’le temps est venu, mais tu attends
T’as mis ta bouche dans une pastille
Tu dis qu’tu goûtes, mais tu carillonnes
T’as mis ta bisbille dans tes papilles
Tu dis qu’tu vis en accéléré
Pourquoi ai-je tort quand tu prends le bord
Et pourquoi ai-je à croire en ton cafard
Et pourquoi ai-je le mors
Entre les mâchoires
Tu dis qu’tu meurs d’être avec moi
Mais tu veux pas être ailleurs
Tenu ta tête entre mes bras
Tu cherchais pas à fuir ta demeure
Tenu mon corps entre tes doigts
Tu dis qu’tu m’aimes, mais tu carillonnes
Tenu mes nuits parmi les autres
À l’autre bout de l’eau et moi chez nous
À t’entendre faire la moue
Pourquoi ai-je tort quand tu prends le bord
Et pourquoi ai-je à croire en ton cafard
Et pourquoi ai-je le mors
Entre les mâchoires
Tu veux que j’sois ton ch’val de course
Tu veux que j’sois ton ch’val de course
Mais j’ai soif
C’est pas l’amour c’est la tristesse
Qui nous unit
C’est par amour pour notre ivresse
Qu’on reste ici Au lit
Dans l’hôtel
Où l’on voulait
Rallumer
La chandelle
Et pourtant
J’ai envie
De te voir
Encore
Une fois
Et pourtant
Ma petite
Fleur d’été
Ma petite
Fleur sauvage
Ma petite
Et pourtant
Je le sais
Je le sais mais
J’aimerais
T’aimer
Comme il faut
Mais
Je n’y
Arrive pas
Et le train
Fait son chemin
De moi
À toi
Pour venir
Te dire
Au revoir
Au revoir
Au revoir ma belle
J’aimerais
T’aimer
Comme il faut
Mais
Je n’y
Arrive pas
Seuls dans ta chambre La lumière d’ange
Septembre dehors Et dans ta chambre
L’automne est entré
Tu l’as laissé passer
Poser ses feuilles sur ton corsage
Égratigné
Et de page en page Dans tes cahiers
Tu m’as conté L’écho des années
Passée comme otage
Dans ta tête en saccage
Démaquillée
Hier
Pris dans tes bras
Pour une seconde
J’ai cru en toi
Pour une seconde
J’ai pas eu peur de tes yeux gris
Yeux de fillette abandonnée
J’suis pas ton père
Ni ton sauveur
Mais j’vais t’aimer
T’aimer un peu pour vaincre l’automne
J’vais t’aimer
T’aimer un peu pour vaincre l’automne
Et sers-moi fort
Sers-moi fort
Seuls dans ta chambre Le cou en sang
J’n’avais pas vu Le rouge de tes dents
Pointées dans ma peau
Suçant mes souvenirs
Suçant mon sang Fier et ardent
Suçant ma peur
Ma peur de toi Peur d’être à deux
Peur d’être seul Et d’être sérieux
Nu et saoul dans la neige
Ma peur d’être enterré
Peur d’être heureux
Hier
Pris dans tes bras
Pour une seconde
J’ai cru en toi
Pour une seconde
J’ai pas eu peur de tes yeux gris
Yeux de fillette abandonnée
J’suis pas ton père
Ni ton sauveur
Mais j’vais t’aimer
T’aimer un peu pour vaincre l’automne
J’vais t’aimer
T’aimer un peu pour vaincre l’automne
Et sers-moi fort
Sers-moi fort
J’vais t’aimer
Et dormir un peu pour vaincre l’automne
Dors poupée Dors dors
Sous ta chevelure dors
Dors poupée Dors dors
Sous ta chevelure dors
Dors poupée Dors dors
Sous ta chevelure dors
Tu souffles la couverture
Tu souffles la peau des murs
Tu griffes la peau des paumes
La paume des heures sans peur
Tais-toi Je dors
Comme un enfant gentil
Tais-toi Je dors
Comme un grain dans son riz
Comme une goutte dans son lit
Dors poupée Dors dors
Sous ta chevelure dors
Dors poupée Dors dors
Sous ta chevelure dors
Dors poupée Dors dors
Sous ta chevelure dors
Tu manges la peau du chat
Les bras la tête sous tes pas
Tu manges la peau des yeux
Tu boudes l’espace entre nous deux
Tais-toi J’en ai marre
J’ai pas peur des départs
Tais-toi Il est tard
Laisse agir le plumard
Fais confiance au hasard
Dors poupée Dors dors
Sous ta chevelure dors
Dors poupée Dors dors
Sous ta chevelure dors
Courage À l’abordage
Les femmes et les enfants sages
Courage À l’abordage
Le rivage est une plage déserte
Duerme muñequita
Duerme muñequita
Duerme muñequita
Duerme muñeca
I wish I could see my girl
But she’s not here
So I should try
Not to cry oh why
Can’t I be with my girl
She’s over there
In France speaking french
With some frenchmen oh men
I’m telling that I wish I could see my girl
But she’s not here
Not here with me
It’s so crazy To be ici
Sans toi chérie
It’s so crazy It’s so fini
Mon amie
I wish I could see my girl
But she’s not here
So I should try
To fly by in the sky
And see my girl
My girl with me
It’s so crazy To be ici
Sans toi chérie
It’s so crazy It’s so fini
Mon amie
My girl with me
J’ai écrit mon nom sur la rue
Pour pouvoir le r’trouver
Pour pouvoir dire c’t’à moé
C'est pour ça qu’je l'ai perdu
Tant qu’tu fais pas trop d’crasse
Tu peux dire j’ai encore le temps
Mais si tu fais pas ta place
Tu s’ras jamais l’gagnant
Juré, juré, j’te l’jure
Que l’fleuve est ben long
Mais même si y’a fière allure
Y’est pollué dans l’fond
Pis ça c'est d’not’faute mon chum
Si y’est d’même aujourd'hui
Pense just’à l’eau des pluies
Qui fait fondre nos champs d’pommes
Dors, dors, sur tes problèmes
Mais demain, y s’ront là
Quand même, au poste
À rire de ta vie
J'ai écrit adieu sur une fille
Au nom d’la liberté
C't’avec l'orgueil que j’m’habille
Fait qu’j’l'ai pas dit qu’ça m’fait chier
La vie s'effrite dans mes mains
Pis j'ai peur d'avancer
Quand j’me réveille le matin
J’me r’couche pour la journée
Jésus pourquoi t’es v’nu
Si tu veux même pas m’aider
Là aujourd'hui j’en peux pus
S'il te plaît viens donc m’chercher
Pis amène-moi ben loin longtemps
De ma souffrance éternelle
Ramène-moi dans l’bon vieux temps
Dans ma classe de maternelle
Dors, dors, sur tes problèmes
Mais demain, y s’ront là
Quand même, au poste
À rire de ta vie
J'ai écrit une phrase sur l'eau
Pour que personne puisse la lire
Mais les poissons les salauds
L'ont dit pour m’faire mourir
Astheure tout l’monde les connaît
Mes problèmes pis mes retards
Là c'pus pantoute un secret
C'est rendu un standard
J'ai ôté mes grosses lunettes
Pour voir un peu plus flou
Avec mes vieux fonds d’canettes
J’tais rendu vraiment trop fou
Bon Yeu est-ce que t’es là
Parc’que j'aurais besoin d’toi
S’te plaît pendant que j’sommeille
Donne-moi donc des conseils
Pour trouver mon soleil
Grand-maman tu vas mourir
Mais c’est pas grave ça pourrait être pire
Regarde-moi une dernière fois
C’est pas fini y’a le paradis
Dehors la neige a fait tomber
Le mur d'la cour la cour est rendue plus grande
Y’a toujours une autre façon
De voir les choses faut que tu te reposes
Grand-maman tu vas mourir
Mais c’est pas grave ça pourrait être pire
Prends ma main j'vais faire semblant
Juste un instant d’être ton amant
Le vent a soufflé fort cette nuit
Je pensais à toi qui a peur du bruit
J’imagine qu'sur la morphine
Tu t’en fous ben fuck le destin
Grand-maman tu vas mourir
Mais c’est pas grave ça pourrait être pire
Moi j'te console toi tu rigoles
Tant qu’à mourir crève d’un fou rire
Grand-maman tu vas mourir
Mais c’est pas grave ça pourrait être pire
Il neige il neige
Il neige sur ta tête
Il neige il neige
Il neige il neige encore
Surtout ici
Dans ce cagibi
De mamie
Il neige il neige
Et toi et toi tu rêves
Qu’il neige mais il neige
Seulement seulement ici
Dans ce cagibi
De gyprock pourri
Depuis depuis
Depuis que mamie est morte
Depuis qu’elle chante la pomme
Aux hommes scaphandres
Depuis que sans me pendre
Je parle parfois comme toi
Aux hommes scaphandres
Pour t’entendre
Il neige il neige
Il neige dans tes os
Il neige il neige
Dans ton dos dans ton cerveau
Qui tombent à l’au secours
Qui crient tour à tour
Des folies depuis
Depuis que mamie divague
Depuis qu’elle drague sans bague
Les hommes pieuvres
Depuis que dans leurs bras de pieuvre
Tu sois comme moi pris froid
Dans l’embarras
De ta joie
Ta joie de fée caribou
Qui rêve de servir le père noël
Qui rêve de ciel qui rêve de miel
Qui coule le long de tes lèvres arc-en-ciel
Ma belle gazelle
Ma belle prunelle de mes yeux
Ma belle infidèle
Qui m’ensorcellement secrète
Qui joue à cachette
Dans mon cœur
Depuis que mamie est morte
Depuis que mamie est morte
Je pense à toi
about
Es un amor así
es un amor de abismo en primavera
-NICOLÁS GUILLÉN
ENTRE LEALTAD Y CAMPANARIO
Je voulais enregistrer mon album en février, mais, pour des raisons diverses, je n’étais pas en grande forme. Un ami m’a dit de partir au loin durant un mois. J’ai pensé à Cuba. J’avais depuis longtemps envie d’y aller, avant que ça explose, et puis on dit qu’il y a d’excellents musiciens, enfin, le soleil, l’espagnol, La Havane.
Et ce studio dans Centro Habana, celui du Buena Vista Social Club, je me rappelais avoir vu des images. C’était vieillot, avec de vieux micros, une machine à ruban, une ambiance, je ne sais pas trop, j’irais y faire un tour. Je pourrais y enregistrer deux ou trois trucs, peut-être plus.
J’ai contacté les gens que je connaissais qui étaient allés à Cuba. Entre autres Papacho, mon petit-cousin. Je ne l’avais pas vu depuis 20 ans, et même là, on ne s’était vus qu’une semaine ou deux, mais je me rappelais de lui comme d’un garçon qui n’avait peur de rien. Il avait cinq ans de plus que moi, les cheveux blond platine et raides comme des cheveux d’ange et des yeux vifs comme des yeux d’animaux, puis il faisait toutes sortes d’acrobaties, il s’accrochait en rouli-roulant derrière les voitures. Ma mère m’a dit qu’il avait passé 6 ou 7 ans à Cuba, à étudier le piano. Je l’ai appelé, il était au Mexique. Nous avons parlé longuement, c’était agréable.
Le 9 février, je suis parti. J’ai passé trois jours à me chercher un bel endroit pour vivre. Je suis allé à l’Egrem, le fameux studio d’enregistrement. L’endroit était exceptionnel et il y avait une machine à ruban. En enregistrant à l’ancienne, soit en 3 jours, la patronne me faisait un bon prix et ça ne revenait pas trop cher.
Après une semaine, je m’étais trouvé des musiciens. J’avais été frappé par un vieux flutiste mulâtre qui jouait au Sofía, avec son groupe. J’étais retourné les voir, nous avions parlé business, c’était un peu flou, je voulais y penser.
Plus tôt en matinée, j’avais reçu des nouvelles d’une amie de Montréal, elle me recommandait à son professeur de percussion. Au soir, je l’ai appelé et il est arrivé aussitôt. Il avait l’air étrange, mais c’était l’ami d’une amie, donc… Nous avons parlé, il était lui-même intéressé par le projet. Il connaissait de bons musiciens et avait de bons arguments. Nous avons écouté ma maquette, j’ai vu qu’il avait des idées, qu’il était créatif et qu’il aimait, j’ai dit : «c’est bon», c’était avec lui que ça allait se passer. Il a appelé ses musiciens, ils ont embarqué. Il était minuit, le 17 février.
Le lendemain, nous sommes allés à l’Egrem, trouver des dates. Il n’y avait rien pour le début mars, des sessions de nuit pour la semaine qui venait, puis il y avait samedi et dimanche, les 21-22 février. Nous étions mercredi, ça ne nous laissait que trois jours pour répéter et deux jours pour tout enregistrer, mais c’était ce qu’il y avait de mieux.
J’ai pensé à Papacho, mon cousin, au Mexique. En fait, je n’avais jamais arrêté d’y penser. Je savais qu’à deux on y arriverait. Je l’ai appelé et lui ai demandé s’il pouvait débarquer à La Havane d’ici deux jours.
Vers cinq heures de l’après-midi, j’ai répété avec le groupe : Armando à la contrebasse, Víctor au tres, Yami au chœur, Chappottín à la trompette et Rolando, celui que j’avais rencontré le soir d’avant, aux percussions.
Au matin, Papacho m’a appelé. Il pouvait arriver le lendemain vers 17 heures. C’était parfait, juste à temps pour la troisième répétition. Nous avons répété une seconde fois. Le soir, je suis sorti dans une Noche de trova. Un violoniste s’est mis à jouer d’une façon épatante. Je l’ai invité à nous rejoindre en studio, il s’en allait, il a accepté. J’ai chanté quelques chansons avec les autres trovadores. Chez moi, j’avais un message : Papacho n’arriverait finalement qu’en soirée, trop tard pour la répétition avec le groupe, mais bon.
Le lendemain, Yami, la choriste, est venue chanter chez moi. Elle devait apprendre toutes les paroles phonétiquement, ne parlant pas français. Plus tard, nous sommes allés répéter tous ensemble dans la maison d’Armando, le contrebassiste. Quand je suis revenu chez moi, vers les minuit, Papacho venait d’arriver.
Nous avons mangé, dormi, puis au matin nous avons regardé quelques pièces avec sa mélodica et après le diner nous sommes entrés en studio. Les premières heures ont été chaotiques, mais, à un moment, les défenses ont cédé et tout s’est mis à débouler. Nous avons enregistré jusqu’à une heure du matin. Six bonnes pièces en sont sorties. Je suis retourné à la maison, à pied, avec Papacho, en longeant le Malecon qui donne sur la mer. Les chansons ont tourné dans notre tête toute la nuit, nous n’avons pas vraiment dormi.
Dimanche, nous sommes entrés au studio vers midi et nous en sommes sortis vers 4 heures du matin. Nous avions tout enregistré, les 15 chansons, et même plus. Ça ne faisait pas encore deux semaines que j’étais à La Havane.
Le lendemain, épuisé, je n’arrivais plus à parler espagnol. Quatre jours plus tard, nous avons donné un concert à l’Alianza Francesa avec un saxophoniste que j’avais rencontré à la Noche de trova. Papacho était reparti pour le Mexique durant la journée.
Le 9 mars, vers 6 heures du matin, j’ai pris un taxi pour aller à l’aéroport. J’avais quatre gros rubans dans mes bagages.
***Samedi 21 Février***
19h…J’arrive toujours un peu trop tard…Je suis en retard j’ai trop tardé dans la baignoire À regarder mon reflet couler dans le miroir Des gouttes salées glissant sur mes joues fatiguées C’est bien assez pour me captiver toute la journée Je traîne j’avance en rigolant me rappelant Toutes les conneries que j’ai bien pu dire le soir d’avant Autour de la table je n’étais pas le seul à délirer Mieux vaut en rire que d’en pleurer J’ai raté mon train encore une fois Demain matin je serai avec toi J’ai raté mon train encore une fois De loin en loin tu m’oublieras J’aurais envie de partir d’ici de changer mon lit En un avion qui parcourt la Terre sans raison Puis de survoler toutes les maisons de mes compagnons Pour une seconde leur dire salut je suis revenu Je traîne j’avance en rigolant me rappelant Toutes les conneries que j’ai bien pu dire en te voyant L’amour la Terre c’est bien trop grand pour des enfants Mieux vaut jouer aux innocents J’ai raté mon train encore une fois Demain matin je serai avec toi J’ai raté mon train encore une fois De loin en loin tu m’oublieras J’arrive toujours un peu trop tard Bonjour voilà et au revoir Et quand le soir tu viens me voir C’est pour me parler de mon départ Je traîne j’avance en rigolant me rappelant Toutes les conneries que j’ai bien pu dire en te voyant L’amour la Terre c’est bien trop grand pour des amants Mieux vaut faire semblant qu’on se comprend
***Souper***
21h…Mais pourquoi pas mourir ensemble…Suis-moi Au sud de toi Suis-moi Au sud de toi Suis-moi là où le soleil brillera sur toi Suis-moi jusqu’à la lumière de Granada Suis-moi Je rêve de toi Suis-moi Je rêve de toi On a juste un mois Je pense à toi On part ensemble On a juste un mois Je pense à toi Mais pourquoi pas mourir ensemble Crois-moi Je suis à toi Crois-moi Je suis à toi Crois-moi jusqu’à l’horizon de Valencia Crois-moi jusqu’à l’horizon de toi et moi Crois-moi jusqu’à l’horizon de Valencia Crois-moi jusqu’à l’horizon de toi et moi On a juste un mois Je pense à toi On part ensemble On a juste un mois Je pense à toi Mais pourquoi pas mourir ensemble La vie est courte l’amour en tremble Mais pourquoi pas mourir ensemble
22h…Je te mange…Journée de larmes entre tes bras J’ai eu la chance d’être avec toi Clopin-clopant comme le pic bois J’ai eu ton cœur sur un plateau Partant de rien tu m’as construit Un paysage en champs de riz Un delta-plane en bandoulière Et la mer sous mon escalier J’avais des miettes tu m’as donné Un beau gâteau en chocolat J’aimais pas ça le chocolat Tu m’as donné ton cœur brisé Et je te mange le corps Et je te mange le corps Et je te mange le corps Et je te mange le corps Journée pluvieuse entre tes seins J’ai regardé la voie lactée Verser sa mousse sur nos dessins Et mettre à mort notre parade J’ai bu ton lait j’ai bu ta bouche J’ai bu ton cœur tout haletant Je suis parti sur un coup de vent Et je t’ai rapporté le printemps Et je te mange le corps Et je te mange le corps Et je te mange le corps Et je te mange le corps Douce écolière aux yeux de cendre Tu me rappelle ma vie d’avant Celle où du ciel tombait le miel Tu es ma reine mon abeille blanche Tu me rappelles des choses étranges Douce écolière douce amertume Tu me rappelles ma meilleure vie Celle où ma mère criait de joie Et je te mange le corps Et je te mange le corps Et je te mange le corps Et je te mange le corps Et je te mange le corps
23h…La chandelle…Tu as mis ma main devant tes yeux Tu dis que tu pleures, mais tu carillonnes Tu as mis tes pleurs dans tes cheveux Tu dis que le temps est venu, mais tu attends Tu as mis ta bouche dans une pastille Tu dis que tu goûtes, mais tu carillonnes Tu as mis ta bisbille dans tes papilles Tu dis que tu vis en accéléré Pourquoi ai-je tort quand tu prends le bord Et pourquoi ai-je à croire en ton cafard Et pourquoi ai-je le mors Entre les mâchoires Tu dis que tu meurs d’être avec moi Mais tu veux pas être ailleurs Tenu ta tête entre mes bras Tu cherchais pas à fuir ta demeure Tenu mon corps entre tes doigts Tu dis que tu m’aimes, mais tu carillonnes Tenu mes nuits parmi les autres À l’autre bout de l’eau et moi chez nous À t’entendre faire la moue Pourquoi ai-je tort quand tu prends le bord Et pourquoi ai-je à croire en ton cafard Et pourquoi ai-je le mors Entre les mâchoires Tu veux que je sois ton cheval de course Tu veux que je sois ton cheval de course Mais j’ai soif C’est pas l’amour c’est la tristesse Qui nous unit C’est par amour pour notre ivresse Qu’on reste ici Au lit Dans l’hôtel Où l’on voulait Rallumer La chandelle
***Dimanche 22 Février***
15h…T’aimer…Et pourtant J’ai envie De te voir Encore Une fois Et pourtant Ma petite Fleur sauvage Ma petite Fleur d’été Ma petite Et pourtant Je le sais Je le sais mais J’aimerais T’aimer Comme il faut Mais Je n’y Arrive pas Et le train Fait son chemin De moi À toi Pour venir Te dire Au revoir Au revoir ma belle Au revoir J’aimerais T’aimer Comme il faut Mais Je n’y Arrive pas
16h…Vaincre l’automne…Seuls dans ta chambre La lumière d’ange Septembre dehors Et dans ta chambre L’automne est entré Tu l’as laissé passer Poser ses feuilles sur ton corsage Égratigné Et de page en page Dans tes cahiers Tu m’as conté L’écho des années Passée comme otage Dans ta tête en saccage Démaquillée Hier Pris dans tes bras Pour une seconde J’ai cru en toi Pour une seconde J’ai pas eu peur de tes yeux gris Yeux de fillette abandonnée Je suis pas ton père Ni ton sauveur Mais Je vais t’aimer T’aimer un peu pour vaincre l’automne Je vais t’aimer T’aimer un peu pour vaincre l’automne Et sers-moi fort Et sers-moi fort Seuls dans ta chambre Le cou en sang Je n’avais pas vu Le rouge de tes dents Pointées dans ma peau Suçant mes souvenirs Suçant mon sang Fier et ardent Suçant ma peur Ma peur de toi Peur d’être à deux Peur d’être seul Et d’être sérieux Nu et saoul dans la neige Ma peur d’être enterré Peur d’être heureux Hier Pris dans tes bras Pour une seconde J’ai cru en toi Pour une seconde J’ai pas eu peur de tes yeux gris Yeux de fillette abandonnée Je suis pas ton père Ni ton sauveur Mais Je vais t’aimer T’aimer un peu pour vaincre l’automne Je vais t’aimer T’aimer un peu pour vaincre l’automne Et sers-moi fort Et sers-moi fort Je vais t’aimer Et dormir un peu pour vaincre l’automne
18h…Dors poupée dors…Dors poupée Dors dors Sous ta chevelure dors Dors poupée Dors dors Sous ta chevelure dors Dors poupée Dors dors Sous ta chevelure dors Tu souffles la couverture Tu souffles la peau des murs Tu griffes la peau des paumes La paume des heures sans peur Tais-toi Je dors Comme un enfant gentil Tais-toi Je dors Comme un grain dans son riz Comme une goutte dans son lit Dors poupée Dors dors Sous ta chevelure dors Dors poupée Dors dors Sous ta chevelure dors Dors poupée Dors dors Sous ta chevelure dors Tu manges la peau du chat Les bras la tête sous tes pas Tu manges la peau des yeux Tu boudes l’espace entre nous deux Tais-toi J’en ai marre J’ai pas peur des départs Tais-toi Il est tard Laisse agir le plumard Fais confiance au hasard Dors poupée Dors dors Sous ta chevelure dors Dors poupée Dors dors Sous ta chevelure dors Courage À l’abordage Les femmes et les enfants sages Courage À l’abordage Le rivage est une plage déserte Le rivage est une plage déserte Duerme muñequita Duerme muñequita Duerme muñequita Duerme muñeca
20h…See my Girl…I wish I could see my girl But she’s not here So I should try Not to cry oh why Can’t I be with my girl She’s over there In France speaking french With some frenchmen oh men I’m telling that I wish I could see my girl But she’s not here Not here with me It’s so crazy To be ici Sans toi chérie It’s so crazy It’s so fini Mon amie I wish I could see my girl But she’s not here So I should try To fly by in the sky And see my girl It’s so crazy To be ici Sans toi chérie It’s so crazy It’s still fini Mon amie My girl with me
***Souper***
23h…Ma branche de cèdre…J’ai écrit mon nom sur la rue Pour pouvoir le retrouver Pour pouvoir dire c’t’à moé C'est pour ça qu’je l'ai perdu. Tant qu’tu fais pas trop d’crasse Tu peux dire j’ai encore le temps Mais si tu fais pas ta place Tu s’ras jamais l’gagnant. Juré, juré, j’te l’jure Que l’fleuve est ben long Mais même si y’a fière allure Y’est pollué dans l’fond. Pis ça c'est d’not’faute mon chum Si y’est d’même aujourd'hui Pense just’à l’eau des pluies Qui fait fondre nos champs d’pommes. Dors, dors, sur tes problèmes Mais demain, y s’ront là Quand même, au poste À rire de ta vie. J'ai écrit adieu su’une fille Au nom d’la liberté C't’avec l'orgueil que j’m’habille Fait qu’j’l'ai pas dit qu’ça m’fait chier. La vie s'effrite dans mes mains Pis j'ai peur d'avancer Quand j’me réveille le matin J’me r’couche pour la journée. Jésus pourquoi t’es v’nu Si tu veux même pas m’aider Là aujourd'hui j’en peux pus S'il te plaît viens donc m’chercher. Pis amène-moi ben loin longtemps De ma souffrance éternelle Ramène-moi dans l’bon vieux temps Dans ma classe de maternelle. Dors, dors, sur tes problèmes Mais demain, y s’ront là Quand même, au poste À rire de ta vie. J'ai écrit une phrase sur l'eau Pour que personne puisse la lire Mais les poissons les salauds L'ont dit pour m’faire mourir. Astheure tout l’monde les connaît Mes problèmes pis mes retards Là c'pus pantoute un secret C'est rendu un standard. J'ai ôté mes grosses lunettes Pour voir un peu plus flou Avec mes vieux fonds d’canettes J’tais rendu vraiment trop fou. Bon Yeu est-ce que t’es là Parc’que j'aurais besoin d’toi S’te plaît pendant que j’sommeille Donne-moi donc des conseils… Pour trouver mon soleil.
24h…Le Canon de Grand-Maman…Grand-maman Tu vas mourir Mais c’est pas grave Ça pourrait être pire Regarde-moi Une dernière fois C’est pas fini Y’a le paradis Dehors la neige A fait tomber Le mur de la cour La cour est rendue plus grande Y’a toujours Une autre façon De voir les choses Faut que tu te reposes Grand-maman Tu vas mourir Mais c’est pas grave Ça pourrait être pire Prends ma main Je vais faire semblant Juste un instant D’être ton amant Le vent a soufflé Fort cette nuit Je pensais à toi Qui a peur du bruit J’imagine Que sur la morphine Tu t’en fous ben Fuck le destin Grand-maman Tu vas mourir Mais c’est pas grave Ça pourrait être pire Moi je te console Toi tu rigoles Tant qu’à mourir Crève d’un fou rire Grand-maman Tu vas mourir Mais c’est pas grave Ça pourrait être pire
***Nuit***
Il neige…Il neige Il neige Il neige sur ta tête Il neige Il neige Il neige il neige encore Surtout ici Dans ce cagibi De mamie Il neige Il neige Et toi et toi tu rêves Qu’il neige Mais il neige Seulement seulement ici Dans ce cagibi De gyprock pourri Depuis Depuis Depuis que mamie est morte Depuis qu’elle chante la pomme Aux hommes scaphandres Depuis que sans me pendre Je parle Parfois Comme toi Aux hommes scaphandres Pour t’endendre Il neige Il neige Il neige dans tes os Il neige Il neige Dans ton dos dans ton cerveau Qui tombent à l’au secours Qui crient tour à tour Des folies Depuis Depuis que mamie divague Depuis qu’elle drague sans bague Les hommes pieuvres Depuis que dans leurs bras de pieuvre Tu sois Comme moi Pris froid Dans l’embarras De ta joie Ta joie de fée caribou Qui rêve de servir le père noël Qui rêve de ciel Qui rêve de miel Qui coule le long de tes lèvres arcs-en-ciel Ma belle gazelle Ma belle prunelle de mes yeux Ma belle infidèle Qui m’ensorcellement secrète Qui joue à cachette Dans mon cœur Depuis que mamie est morte Depuis que mamie est morte Je pense à toi
credits
released May 24, 2010
LES SESSIONS CUBAINES
Réalisé par Philémon Bergeron-Langlois
Enregistré au Studio Egrem 101, Centro Habana, les 21 et 22 février 2009
Con el ayuda de Rolando «Niño mentira» Salgado Palacio et le «conseil» de Bruno Marcil
Prise de son par Raul Arroyo Alcantara et Pedro «Pedrito» Ugarte Pérez
Amicalement mixé et masterisé par Philippe Brault
See my Girl et Il neige masterisés par Ryan Morey (Ryebread Mastering)
Création de la pochette par Christine Hale
Photos en studio par Juan-Daniel «Papacho» Sirdey Desgagnés
Photos dans La Havane par Philémon Bergeron-Langlois
Il neige
Enregistré à l’église St-Michel de Sillery, au bord du fleuve, le 10 juin 2008
Arrangement, prise de son et mix par Philippe Brault
Philémon Bergeron-Langlois……………………..…….Voix & Guitare
Rimma Bergeron-Langlois…………….………….……………....Violon
Gabriel Bergeron-Langlois…………………..….……………….Basson
Marie Bergeron……………………..………………………....Violoncelle
Philippe Brault……………………..………………………..Contrebasse
Musiques et textes écrits par Philémon Bergeron-Langlois
Merci infiniment à Philippe, Papacho, Rolando, Bruno, la famille, les amis, Cuba…
Yami, Armando, Víctor, William, Chappottín, Arroyo, Pedrito, Tujullo, Roa, Guicho, Néstor
Iliana y su madre, Annelys, el Conjunto C., Alexis, Ana Maria, Cari, Kyril, Laetitia, Lili, Daylis
Zoé, Felipe, Christine, Guillaume, Francis Beaulieu et Delfour, Michel Séguin, Howard, Ryan
Stephend et Michel Pagliaro, Mélissa, Sébastien, Mickey, Raphaël, Olivia, Kevin
Gabriel, Rimma, petit Albert, Lucie, Claude, André, Sophie, Marie
Lucile, Georges, Alex, Gilberte, Castor
et Venetia.
J’ai eu envie d’écrire pour les enfants, et je ne le savais pas. C’est arrivé par surprise. D’abord les belles choses, les choses dont j’ai rêvées étant enfant. Puis j’ai vu que je pouvais mettre des mots sur ce qui n’avait pas eu de mots.
Les chansons ont été écrites en une semaine, sans effort. Une chanson, un matin.
Tapé ak Nico+Adèle☀️...more
supported by 10 fans who also own “Les Sessions Cubaines”
merci de me permettre de me retrouver avec ton album. darlène c'est un tout. c'est calme et la tempête. lire darlène et l'écouter c'est complètemement incroyable. bon allez, bonne nuit. merci encore nowamie
The Alabama duo's fifth album exults in dusty Americana, showcasing rich vocal harmonies alongside blissful folk instrumentation. Bandcamp New & Notable Mar 31, 2024
More contemplative folk from the Minnesota singer-songwriter, sustained by raw full-band arrangements and philosophical lyrics. Bandcamp New & Notable Mar 28, 2024
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