1. |
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Je suis troublé
Par l’amour que j’ai
Pour toi
Je pense à toi
Sur le dessus
D’un mât
Criblée de vent
De vagues en
Ton sang
Et l’oiseau grand
Qui baise tes lèvres
Ouvertes
Je suis si loin
À des milles des milles
Ta main
Me touche au plus froid
C’qui est à moi
Juste à moi
Et ta peur qui
T’appartient depuis
Deux jours
Fait toute la différence
Qu’y fallait
Pour t’aimer
T’aimer est simple
T’aimer est si beau
T’aimer dans la peur
T’aimer dans ton dos
T’aimer est si simple
T’aimer n’est plus une question
T’aimer a tout son sens
Je m’appelle Philémon
Brisé par mille
Aiguilles de fer
De lance
Brisé pour de bon
Y’a pus de
Retour
Cette vie d’avant
Quel désastre
Tout bas
Creux dans tes coins
Je suis seul
Enfin
Et je t’aime
T’aimer est simple
T’aimer est si beau
T’aimer dans la peur
T’aimer dans ton dos
T’aimer est si simple
T’aimer sans question
T’aimer en tout sens
Je t’appelle et me romps
T’aimer
Est simple
T’aimer
Est si beau
T’aimer
Dans la peur
T’aimer dans ton dos
T’aimer est si simple
T’aimer sans question
T’aimer a tout son sens
Je m’appelle Philémon
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2. |
Chez nous
06:19
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Y neige
À matin s’a 132
J’ai pacté mon char la veille
J’me réveille pis j’éteins l’feu
En moi
Qui brûle
Depuis 1 ou 2 - 3 mois
J’mets l’chat sur le banc arrière
Pis j’dis bye aux châssis d’bois
Qui brûlent
Encore
Tu m’orgardes partir
Pis j’m’orgarde partir
J’roule
Pis j’orgarde les loups marins
Sur leur roche main dans la main
Les oiseaux qui dorment sur l’eau
Froide
L’heure
C’est pas celle qu’j’avais prévue
J’pars en r’tard tu m’connais bien
J’t’ai embrassée jusqu’à tard
Encore
Pis à matin
Tu m’orgardes partir
Pis j’t’orgarde partir
Par la f’nêtre
Des oiseaux noirs
Le soleil
Est même pas encore levé
Y’est caché
L’œil est mort
Y neige
Depuis 6h du matin
Ta main sur mon ventre nu
Tes baisers dans mon sommeil
De foin
J’rêvais
À des affaires de jeunesse
Des jeux avec des p’tites filles
Pis un prof qui m’dit d’courir
Pis j’cours
En laisse
Tu me laisses partir
Pis j’te laisse partir
Dehors
Y fait froid comme dans mon ventre
Quand t’es pas là pis qu’chu seul
Pis qu’j’me crois pas pis qu’j’ai honte
J’ai peur
De t’perdre
Même si t’es jamais à moi
J’ai envie d’vivre avec toi
Parc’qu’on est bien quand qu’on s’aime
Qu’on s’voit
Encore
Tu me laisses te voir
Pis j’te laisse me voir
Partir
Dire au revoir
J’ai peur
De pus jamais t’revoir
J’m’en vais
Dans l’nord
J’m’en r’tourne chez nous
J’m’en r’tourne chez nous
J’m’en r’tourne chez nous
On peut s’rejoindre au milieu du fleuve
Mais j’m’en r’tourne chez nous
On peut s’rejoindre au milieu du fleuve
Si tu veux
On va s’laisser dériver
Où que j’veux où qu’tu veux
Sans choisir de gouvernail
J’m’en vais où qu’ça m’en aille
J’m’en r’tourne chez nous
J’m’en r’tourne chez nous
J’m’en r’tourne chez nous
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3. |
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Ooh Philémon
Est parti dans la rivière sombre
Ooh Philémon
A retiré tous ses vêtements
Ooh Andréane
Est allée nue dans le frimas
Ooh Andréane
Est partie retirer son nom
Ooh Philémon
Est arrivé trop tard pour elle
Ooh Philémon
A trouvé ses derniers poèmes
Ooh Andréane
Est amoureuse des montagnes
Au pied des brunes de Marsoui
Une eau de glace lave les peines
Ooh tous les deux
Sont partis dans le matin noir
Se perdre dans l’automne en brouillard
La rivière invitait leurs corps
Et enfin Philémon
Trempa ses airs auprès des morts
Il donna confiance aux plus pâles
Et tous les deux tournaient dans l’eau
Ooh oooh
Oooooh oooh
Ooh oooh
Oooooh oooh
Ooh oooh
Oooooh oooh
Ooh oooh
Oooooh oooh
Ooh Andréane
A mis le feu dans la cabane
Ooh Philémon
A fait le pont dans la maison
Ooh les amis
Qui s’aimaient trop qui s’aimaient p’tit
Ooh dans les champs
Les papillons les fleurs des champs
Dorment sous la neige
Et s’enneigent dans les routes pièges
Ooh l’arrivée
Du grand soleil du jour de mai
Ooh les métiers
Qui jouissent dans les sortilèges
Professeurs et élèves
Main dans la main un jour de trêve
Oh les grands baisers
Qui baisent grand qui baisent l’été
Ooh Andréane
Nue dans le coin de sa cabane
Ooh Philémon
Frigorifié dessous son pont
Ooh les amis
Dans la maison révélation
Ooh qui touche qui
Noir dans la nuit touche à ton corps
Ooh qui est qui
Touche ma vie touche ma pluie
Appelle la nuit
Du jour de trêve touche ma vie
Ooh oooh
Et tous les deux tournaient dans l’eau
Ooh oooh
Oooooh oooh
Ooh oooh
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4. |
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Si j’accepte ma mort
Ça va être facile
D’être non violent
Ça s’fait tout seul
Par contre ça m’fait peur
Parc’que ça veut dire
Que j’peux mourir
N’importe quand
Pis j’ai pas envie d’mourir tout suite
Qu’ma blonde a couche
Avec un autre gars
Qu’ce soit meilleur
Qu’avec moi
J’vas être ben content
Qu’est-ce que ça peut ben m’faire
J’veux qu’ma blonde vive
Même si moi chu mort
Mais j’ai pas envie d’mourir tout suite
J’aime trop
J’aime trop la vie
J’aime trooop la
J’aime trop
J’aime trop la vie
J’aime trooop la
J’aime trop
J’aime trop la vie
J’aime trooop la vie
Qu’ma blonde a vive
Qu’l’univers vive
Que le soleil
Éclate en deux
Qu’l’humanité
Aille su’une autre planète
Ça va être une merveille
Même si chu enterré
Mais j’ai pas envie d’mourir tout suite
Pis si la terre explose
Pendant qu’chu dans terre
Pis qu’chu dispersé
Dans l’cosmos
Avec les autres morts
Qui m’ont précédé
On est juste des os
Dans l’éternité
Mais j’ai pas envie d’mourir tout suite
J’veux pas
J’veux pas mourir
J’veux pas mourir tout
J’veux pas
J’veux pas mourir
J’veux pas mourir tout
J’veux pas
J’veux pas mourir
J’veux pas mourir tout suite
Parc’qu’entre temps
Chu pas juste un os
Ej peux parler
Ej peux chanter
Vous autres aussi
Maudit qu’on est beaux
Quand qu’on prend l’temps
Pis quand qu’on s’jette à l’eau
Parc’qu’j’ai pas envie d’mourir tout suite
J’aurais envie
D’frencher tout l’monde
Passer ma main
Dans vos cheveux
Pis de m’asseoir
Sur l’bord d’un lac
À côté d’ma tombe
Pis d’pleurer des yeux
Parc’que j’ai envie d’mourir tout suite
J’aime trop
J’aime trop la vie
J’aime trooop la
J’aime trop
J’aime trop la vie
J’aime trooop la
J’aime trop
J’aime trop la vie
J’aime trooop la vie
J’aime troooooooooop la
J’aime troooooooooop la
J’aime trop
J’aime trop la vie
J’aime trooop la vie
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5. |
Parler/changer
06:45
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Quand qu’George est mort quand qu’y a été tué
Quand qu’on l’a vu dans nos écrans
Y’a que’qu’chose en nous qui a changé
Changé pour de bon
Changé pour de vrai
Changé
Mais quand qu’Joyce est morte qu’a l’a été tuée
Qu’on l’a ben vue dans nos écrans
Malheureus’ment y’a rien qui a changé
On est resté de glace
On veut pas faire de place
Aux autochtones
Y’a rien qui a changé
C’est triste mais c’est comme ça
Tout l’monde s’en câlice
Autant qu’y s’criss de George
Si on veut changer
Changer pour vrai
Va falloir qu’ça paraisse dans nos actes
C’est qui qui va falloir qu’on tue
C’est qui qui va falloir traiter
Pire qu’un animal pour qu’on comprenne
Qu’on est tous des humains
Qu’on va main dans la main
Très bien
C’est-tu notr’mère c’est-tu notr’frère
C’est-tu notr’proche c’est-tu assez proche
Pour comprendre qu’un homme ça vaut un homme
Qu’une femme ça vaut une femme
Qu’un enfant c’t’un enfant
C’est beau
Faut les laisser jouer
Pis arrêter d’poster
Tout l’monde post des nais’ries
Faut dire de quoi d’senti
Si on veut sortir
Sortir pour vrai
D’la violence va falloir parler vrai
Parler pour de vrai c’est pas si simple
Parole de tombeau c’est pas si beau
Moi j’veux qu’on parle
Pour vrai
Come on tout l’monde on est capable
C’est pas si tough c’est pas être off
D’orconnaître qu’y a que’qu’chose à changer
Personnellement
Chacun son affaire
Changer
Oui c’est en groupe qu’y faut changer
Qu’y faut bouger qu’les choses y bougent
Mais d’abord ça s’passe à l’intérieur
Au plus profond d’nous-mêmes
Chacun son problème
Changer
Pis ça d’vient plus beau
Pis ça d’vient plus vrai
Chacun son serment
Chacun sa beauté
Si on veut changer
Changer de même
Va falloir qu’ça commence en nous-mêmes
Personne y échappe c’est pas si simple
C’est pas une écharpe qu’on s’met dans face
Faut pas s’cacher
Pour vrai
Faut juste parler parler parler
Parler c’est beau parler c’est bon
Mais c’pas tout d’parler faut parler vrai
Dire de quoi en nous
Qu’personne a jamais vu
Même pas nous
C’est du nouveau d’la découverte
Une extase à chaque parole
Une fois qu’on commence c’est dur de s’taire
Mais c’pas une vraie misère
C’est d’la survivance
C’est vivre
Comme nos grands-pères
Comme nos grands-mères
Comme un nouveau-né
Comme un jour de mai
Si on veut changer
Changer pour vrai
Va falloir qu’on commence à s’aimer
Va falloir qu’on commence à parler
Va falloir arrêter d’placoter
Va falloir commencer à s’aimer
Va falloir voir l’humain
Dans tout l’monde
Les femmes les noirs
Pis les autochtones
Les blancs les jaunes
Pis les musulmans
‘Es enfants les vieux
Pis les handicapés
Tout l’monde tout l’monde
Tout l’monde tout l’monde tout l’monde
Aimons-nous
On est toutes des humains
Aimons-nous
On est toutes du même monde
Les gros les p’tits
Les p’tits roux les blondes nous-mêmes
La terre les cieux
’Es animaux pis les plantes
Aimons tout c’qu’y a d’plus
Beau s’a terre Misère
Lalalala lalalala lalalala lalalala
Vive la vie pis vive la liberté
Lalalalala
Lalalalala
Changer
Lalalala lalalala lalalala lalalala
Vive la vie pis vive la liberté
Lalalalala
Lalalalala
Changer
Lalalalala
Changer
Lalalalala
Changer
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6. |
Joyce avait mon âge
05:26
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Ça fait juste une s’maine
Mais on dirait d’jà
Tout l’monde s’en fout
Éperdument
C’est juste une preuve
Troublante de plus
De notre racisme
Super puissant
Y’a une femme qui est morte
Pis a l’a été tuée
C’est pas ’a première
C’est pas ’a dernière
Si on fait rien
Ça va continuer d’même
Jusqu’à la guerre
Jusqu’à ’a dernière
Joyce avait mon âge
Ooh Joyce mmmmh
Vous êtes pas écœurés
D’fermer vos yeux
D’faire semblant d’vivre
Paisiblement
Vous êtes aussi
Terrorisés qu’moi
Par not’ violence
Là dans not’ ventre
Mais si on la r’garde pas
A l’existe pareil
Pis c’est ben pire
Parc’qu’on ’a voit pas
Fait qu’a fait c’qu’a veut
Pis vu qu’a ’a pas d’voix
A fait ‘a violence
Est prête à tuer
Joyce avait mon âge
Ooh Joyce mmmmh
Pis quand a criait
Était plus forte
Que toutes nous autres
Additionnés
Mets-en qu’a’avait peur
Mais a s’laissait pas faire
A leur criait
Toute leur horreur
Toute leur bêtise
Toute leur lâch’té
Pis toute leur haine
Envers eux-mêmes
D’être aussi lâches
D’être aussi laids
Pis d’avoir peur
D’leurs propres problèmes
Joyce avait mon âge
Ooh Joyce mmmmh
Chu écœuré
Si c’tait moi qui étais mort
D’la même façon
Tout l’monde s’rait fou
Fou d’rage on tue-
rait l’assassin
Surtout si c’é-
tait un Indien
Un alcoolique
Un batteur de femme
Un profiteur
Ou un sauvage
Si c’que j’dis là est vrai
Ben c’est nous autres
Colonisateurs
Les vrais coupables
Joyce avait mon âge
Ooh Joyce mmmmh
C’est pas parc’que
On s’est faite laver
Par les Anglais
Qu’y faut dev’nir des brutes
Soyons plus sages
Soyons plus fous
Répondons donc
Par de l’amour
Le cycle d’la violence
D’la colonisation
Faut y mett’ un terme
Une fois pour toutes
Comprenez-vous
Qu’on en souffre autant
Mais on peut ‘a fermer
La porte du temps
Cesser d’nous vider d’not’ sang
Joyce avait mon âge
Ooh Joyce mmmmh
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7. |
Les loups-là
05:00
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Ça d’l’air d’une forêt
Mais y’a des ch’mins partout
La campagne c’est mystique
Y’a des chasseurs partout
Si tu sors prends ta cape
Attention aux attrapes
Les trappeurs sont dans rue
Pis ta peur est dans l’parc
La forêt c’est grandiose
Y’a des chemins partout
Pars tu seul si tu oses
Affronter les grands loups
Les grands loups c’est gentil
Si tu les déranges pas
Les loups-là c’est des sages
Les loups-là mes amis
Loups là loups là
Les loups-là mes amis
Les loups-là les loups-là
Les loups sont mes amis
Les loups-là
Sont entrés au pays
Les loups sont mes amis
Les loups-là mon pays
La forêt c’est magique
Y’a des rivières partout
Qui coulent les unes dins autres
Qui se lichent tout partout
Les rivières c’est des sages
Y’ont jamais fini d’couler
Y s’tannent pas d’leur image
Jamais la même anyway
Ça d’l’air d’une forêt
Mais c’est un gros nid d’guêpes
Des tortues dans les raies
Des rivières dans les ch’veux
Guet-apens au matin
Qui c’é qui va s’plonger
Dans rivière le premier
Avec un loup dans sa main
Loups là loups là
Les loups-là mes amis
Les loups-là les loups-là
Les loups sont mes amis
Les loups-là
Sont dans la colonie
Les loups sont mes amis
Les loups-là mon pays
Loups là loups là
Les loups-là mes amis
Les loups-là les loups-là
Les loups sont mes amis
Les loups-là
Sont entrés au pays
Les loups sont mes amis
Les loups sont mon pays
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8. |
Hommes de ma vie
04:27
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Quand tu joues du basson mon frère
Ça m’émeut beaucoup
Quand tu joues d’la clarinette mon père
Ça m’émeut beaucoup
Ça m’émeut encore d’en parler
C’est de l’or bord en bord pour moi
Votre musique douce et triste c’est moi
Ma musique triste et douce c’est vous
Hommes de ma vie gardiens terribles
Gentils toutous bêtes fébriles
Les yeux de feu la tomate rouge
Et cet instant où rien ne bouge
Ma première brosse sur la plage
Avec toi mon frère du même âge
Comme je t’aimais comme je mentais
Comme j’avais joué aux faux valets
Y’a pas d’regret y’a juste l’envie
De vivre ma vie sans vous haïr
Malgré qu’tu voulais pas de moi
Mon cher papa que je pardonne
Quand tu joues du basson mon frère
Ça m’émeut beaucoup
Quand tu joues d’la clarinette mon père
Ça m’émeut beaucoup
Et toi mon frère tu voulais pas
Que j’sois meilleur à quoi qu’ce soit
Surtout pas avec les p’tites filles
J’t’es ai toutes laissées è f’saient la file
Pour t’embrasser on s’en fout-tu
Toutes ces années de temps foutu
À courir après des étrangères
Juste pour continuer d’faire la guerre
Tout ça est bien fini est bien derrière
On s’bat pus jamais pour un derrière
Ça fait du bien ça fait d’la place
Pour notre musique toi qui as un peu ma face
Je l’sais pas trop si mes blondes te ressemblent
J’pense ben qu’oui mais qu’est-ce tu veux qu’on y fasse
Quand j’t’avec elle chu pas avec Gabriel
Quand j’t’avec toi t’es mon frère éternel
Quand tu joues du basson mon frère
Ça m’émeut beaucoup
Quand tu joues d’la clarinette mon père
Ça m’émeut beaucoup
Pis toi papa j’sais pas quoi t’dire
On devrait faire plus de musique
C’est sûr’ment ça la plus belle chose
Qu’tu nous as donnée sans qu’on s’oppose
Merci vous deux merci les hommes
Hommes de ma vie c’est drôle à dire
Merci musique Merci Mozart
Beethov Chopin Merci d’être morts
Pour votre musique
Pour l’avenir
Pour l’amnistie
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9. |
Trump parle comme Elvis
05:52
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Trump parle comme Elvis
Et c’est pour ça
Qu’y va gagner
Les élections
Malheureus’ment
Et qu’il y aura
Une guerre civile
Et pis après
Une guerre mondiale
Trump parle comme Elvis
Dans son come back
En 68
Le même sourire
Les mêmes yeux fous
Le geste slack
Pis la même moue
Pis les mêmes moves
On va mourir
Trump parle comme Elvis
Et c’est pour ça
Qu’on est fini
C’est pas des blagues
J’suis très sérieux
Moi j’en veux pas
De guerre mondiale
Entre nos amis
Les hommes heureux
Trump parle comme Elvis
Les femmes écoutent
Pis coûte que coûte
Faut faire de quoi
Pour nos enfants
J’veux pas qu’y meurent
J’veux pas qu’y aient peur
C’est à nous autres
D’faire un chang’ment
Trump parle comme Elvis
Les gars les filles
On est toutes coupables
Si on fait rien
D’laisser un monde
En destruction
Aux générations
Qui ont rien d’mandé
Même pas d’vivre
Trump parle comme Elvis
Pis ça va fesser
En tabarnak
Quand y va falloir
Avoir des guns
Pour sortir d’hors
Ça s’ra même pus
Le confin’ment
Ça va être les bombes
Trump parle comme Elvis
Pis ça va pleuvoir
De gros obus
Y’a rien d’drôle là
C’est dramatique
J’veux pas crever
Vous autres non plus
Pour un gros cave
Qui a pas d’éthique
Trump parle comme Elvis
Qui choisit’a violence
À tour de bras
C’est sa jouissance
Pis oui y’est hot
À regarder
Mais attention
Y va nous tuer
Pis si c’est pas dans l’cœur
Ça va être dans tête
Pis si c’est pas dans tête
Ça va être dans l’âme
On est toutes à blâmer
Si on fait rien
On ‘ra choisi d’mourir
Ça s’ra not’ choix
Pis ça s’ra juste feni
Trump parle comme Elvis
On orvient pas
De c’t’affaire-là
Si on décide de s’taire
Ça va être la guerre
Mais faut trouver
Un beau moyen
Parc’qu’la violence
Ça sert à rien
Trump parle comme Elvis
Elvis au moins
Y tuait personne
Y faisait juste chanter
Pis s’médicamenter
On l’a tué
Par peur de jouir
Y s’est tué
Pour pouvoir jouir
Tuons juste pas
Tout c’qu’y a d’plus beau
Dans not’ beau monde
Dans not’ bas monde
Ça peut aller vite
Pis une fois qu’c’est faite
Ça s’efface pus
Sauvons not’ cul
Pis c’est ça not’ salut
Mais par-dessus tout
Sauvons not’ feu
Toute la beauté
Qu’y a dans nos yeux
Qu’y a dans not’ ventre
Tout c’que j’demande
C’é qu’pas qu’a tombe
La suite du monde
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10. |
Ma descendance
03:06
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Ma tête est un cirque de beauté
Mon corps est une œuvre de dieu
Mes yeux sont des jets de lumières
Mon sexe est une larme de feu
Une arme de jeu qui me tue
Un jeu de baisers dans le ciel
Tout est si beau tout est si dru
Tant de beauté dans l’irréel
Tout ça tout ça et encore plus
Mon sexe de fer de chanvre de luxe
Mon corps de béton de soif et
De sang d’rivières vide aqueduc
J’ai soif à la vie à la main
Tell’ment de beauté sur tes hanches
Tes épaules tes draps tes reins
Ton cœur souvenir mille dimanches
Recrue d’beauté des eaux en lac
Canot d’civière sapin baumier
Bouleau d’toiture la ligne de l’arc
Tranche la mer en son rocher
Perdu dans les brumes d’une autre vie
Entre deux eaux deux siècles deux femmes
Deux hommes à g’noux près du berceau
Feu de brindilles monte dans la nuit
Passé de marbre passé d’écorce
D’école futile buisson ardent
Jésus de pierre vierge de roche
Et l’Isle-aux-Coudres coule dans mon sang
Tortue immense bateau perdu
Soif de vivre noisette dure
Gens du pays savent chasser
Mirage vu miracle dû
Et sur la plage de mes ancêtres
Dans cette vie à peine vécue
De survivance et de misère
J’descends la côte et je me tue
À m’arrêter face au tas d’terre
Totem grand digne de la mort
Digne de la mère la fin des terres
Je saute dans l’vide et j’en ressors
J’aime ma main j’aime mon sexe
J’aime mes pieds j’aime mon ventre
J’aime les bêtes j’aime l’apex
Des yeux perçants qui percent mes temples
Liquide mauve la rue novembre
Feuilles d’automne fleur de jachère
C’est aujourd’hui la vie du membre
Ma vie ma chair me le demandent
Minuit ma chair ma descendance
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11. |
La paix
05:05
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Donnez-vous la paix
Pas la mort mais
Donnez-vous la paix
Donnez-vous la
Donnez-vous la paix
La paix la paix
La paix la paix la paix
La paix
On est tous des frères
On est tous des sœurs
On est tous s’a terre
La paix
C’est ça qu’y nous faut
On règle pas la guerre
Par un meurtre
C’est toujours les mêmes qui souffrent
Vulnérables et gens sans souffle
Toujours les mêmes problèmes
Les mêmes dilemmes
Pas d’argent autour d’la table
D’main arrive comme un tas d’terre
Les mains liées les pieds liés
Comme les
Esclaves qu’on est
Donnons-nous la paix
Pas la mort mais
Donnons-nous la paix
Donnons-nous la
Donnons-nous la paix
La paix la paix
La paix la paix la paix
La paix
Donnons-nous l’amour
Les enfants du jour
Seront pas des souhaits
La paix
Sera leur amour
Plus aucun retour
La paix
Laissons-les choisir les règles
Les enfants savent le lègue
Les enfants possèdent rien
Possèdent personne
L’heure du train est là qui sonne
Leur entrain givre la somme
Personne n’est personne
Personne ne tue
Tout l’monde est cru
Donne-toi la paix
Pas la mort mais
Donne-toi la paix
Donne-toi la
Donne-toi la paix
La paix la paix
La paix la paix la paix
La paix
C’est ça qu’y nous faut
C’est ça qui est beau
La paix
|
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12. |
La guerre
05:38
|
|||
J’comprends pas l’idée d’faire la guerre
Si c’est pas moi qui meurs c’est l’autre
Pis c’est pas mieux c’est égalitaire
Ça r’vient au même une vie ou l’autre
C’est p’t-être un père c’est p’t-être une mère
Moi j’ai pas d’enfant j’ai juste moi
J’peux disparaître n’importe quand
Ça chang’ra rien à toi et moi
Les montagnes immenses et l’eau calme
Les os partout en flottaison
La mer est belle c’est la brunante
Y’a pas d’bateau j’suis seul au front
J’comprends pas l’idée d’faire la guerre
Ça m’rend triste j’ai envie d’pleurer
Une personne morte ça s’ranime pas
Pis quand ch’rai mort j’jouirai encore
Y’aura pas d’fin c’est comme une pomme
La vie c’t’une pomme dans un pommier
L’eau qui tombe d’sus les racines boivent
Les fleurs en mai pommes en automne
Pomme pourrie en novembre décembre
C’est ça qui nourrit l’pommier l’hiver
Sous la neige blanche qui se démembre
Sourire aux lèvres qui boit la terre
J’comprends pas l’idée d’faire la guerre
Chu même pas fâché j’comprends pas
Dans les grandes branches y’a plusieurs pommes
Dans les p’tites branches y’en a aussi
Si la pluie est bonne ça va bien
Si la terre est riche ça va bien
Si le soleil est chaud ça va
Si les nuages sont vides ça va
Si la pluie est acide c’est laid
Si on coupe toutes les branches c’est laid
Si on fait cuire l’arbre ça marche pas
J’comprends pas ‘a guerre pis j’veux pas
J’comprends pas l’idée d’faire la guerre
J’comprends pas l’idée d’avoir une idée
J’comprends pas d’être né ni d’mourir
J’comprends pas les enfants éclaboussés
Le viol des femmes le sam’di soir
Par les armées d’hommes détraqués
J’comprends pas l’idée d’juger
Le jug’ment dernier toute l’histoire
J’comprends pas à matin ou d’main
J’comprends pas les heures le courrier
Se l’ver en r’tard l’échec d’la vie
J’comprends pas rien ej comprends rien
|
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13. |
M. l'premier ministre
06:16
|
|||
M. l’premier ministre
Je vous fais une lettre
Y faudrait reconnaître
Le racisme systémique
Depuis plus de quat’ siècles
On est ben malhonnête
Et on court à not’ perte
De tuer nos ancêtres
Ces gens étaient ici
Bien avant nos bateaux
Bien avant nos chapeaux
De castor de pell’trie
Tout ce qu’on a am’né
C’est d’la guerre et du drame
On a violé leurs femmes
On a tué leurs bébés
M. l’premier ministre
J’aim’rais ben qu’on se l’dise
C’est pas des p’tites bêtises
Que d’tuer tous ces artistes
Y savaient les canots
Et n’avaient pas d’drapeau
Y savaient la méd’cine
Qu’on trouve dans les racines
Leurs vieux eux y’es respectent
Et y’es écoutent parler
Leur donnent les beaux morceaux
D’la chasse des animaux
Si on les écoutait
Y’aurait pus de problème
Dans notre écosystème
La planète on ‘a sauv’rait
M. l’premier ministre
M’en viens ben écœuré
D’voir qu’y a rien qui a changé
D’nos habitudes sinistres
Moi chu un souv’rainiste
Comme vous si j’me trompe pas
Mais un pays ça s’fait pas
Sans écouter la liste
De tous ceux qui ont mal
De ceux qu’on a floués
Faut d’mander aux volés
Si y’ont été volés
D’mandez pas aux voleurs
Vous l’savez qu’y ont trop peur
Jamais ys’admettront
Qu’on a brûlé la maison
M. l’premier ministre
C’est sûr’ment une belle chance
Que d’être la balance
Qui peut taire l’injustice
Tout ça est ent’ vos mains
Mais grouillez-vous l’bécyque
On est à fin du cycle
J’attendrai pas demain
Si y faut que j’crie tu seul
M’as crier en câlice
J’ai pas peur d’mon pénis
Pas peur des claques s’a yeule
Y’a du monde chaque jour
Qui meurent de not’ système
Moi j’dis y faut qu’on s’aime
Écouter, c’est l’amour
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Philémon Cimon Montreal, Québec
Infos
philemoncimon@gmail.com
Presse
danae@bonbonbon.ca
J’ai eu envie d’écrire pour les enfants, et je ne le savais pas. C’est arrivé par surprise. D’abord les belles choses, les choses dont j’ai rêvées étant enfant. Puis j’ai vu que je pouvais mettre des mots sur ce qui n’avait pas eu de mots.
Les chansons ont été écrites en une semaine, sans effort. Une chanson, un matin.
Tapé ak Nico+Adèle☀️
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